Mon odyssée

Tandis que j’explorai des contrées inconnues, aux commandes de mon vaisseau spatial, et aux confins de ma connerie, je reçu un appel de la base.
— Charly, ne vous éloignez pas trop, au delà, nous ne pourrions plus assurer votre sécurité.
— M’en fous. Envoyez moi des films pornos sur le canal urgence, j’ai la libido dans les chaussettes.
Et pendant qu’je vous tiens, lâchez moi !
— Charly, votre connerie est bien trop vaste, vous courez un réel danger. Mais c’est ok pour les films Charly.

J’étais un aventurier de l’espace con.
Satellisé dès ma naissance, je déviai de ma trajectoire et m’enfonçai dans les abysses tourmentés de mon delirium, ou j’interceptai parfois des messages abscons.
La galaxie du connard est vaste et craignant de manquer de carburant, je déployai mes capteurs solaires, assurant ainsi mon autonomie.

— Charly, on va vous perdre… Charly… répondez… ici la base… s’il vous plaît…

Tandis que j’approchai dangereusement du soleil, surgit brusquement sur ma droite une météorite.
Les radars embarqués n’avaient pas mentionné sa présence.
Elle percuta violemment la soute avant et je fis une embardée.
J’interrogeai le module de commande mais sous l’effet de la déflagration, un court circuit général paralysa les centres de décision, l’empêchant de répondre à mes injonctions.

Le vaisseau amorça une chute, comme happé par le météore.
Je fis une ultime tentative afin d’éviter le pire et je vis ma fin venir.
Je déclenchai le mode survie et passai sur déconnage automatique.
Le vaisseau stoppa net à une encablure de la météorite.
Je compris soudain le danger d’approcher des limites de ma connerie.

Le silence se fit.
Je revis son visage.
Je sollicitai une dernière fois HAL, l’ordinateur central, mais ses circuits amorphes agonisaient dans leurs courants résiduels.

Je décidai d’évacuer le vaisseau et me dirigeai vers l’arrière.
Du sas, à travers le hublot, l’insondable m’apparut, et j’ajustai mon scaphandre.
Devant moi, l’intersidéralité de ma connerie étincelait sa splendeur, je me vis flancher.
Je pensai une dernière fois à elle, et m’apprêtai à l’éjection quand…

— Alors docteur ?
— Non madame, votre fils Charly n’est pas sourd
Il est juste dans la lune.

13 réflexions sur "Mon odyssée"

  1. Bonjour, je viens de découvrir ton blog. Je kiffe grave, comme diraient nos élèves !!!
    Eh oui, je suis entrée dans cette grande famille qu’est l’Education Nationale il y a 14 ans déjà…. engagez-vous qu’ils disaient !!! j’ai signé, et je n’ai jamais trouvé la sortie de secours. Non,je plaisante, j’aime ce que je fais, j’ai toujours la foi…. ce sont les élèves qui ne l’ont plus, enfin … quelquefois !
    Amicalement.

  2. Oulalala

    Après la blogosphère, la Charlysphère, mais où cela va-t-il nous mener trop loin?
    Attachons-nous les uns les autres afin de ne pas perdre le fil de nos pensées communes qui font que nous avons tous échoué ici.
    Bizettes, c’est léger de lire Charly en apesanteur… (mais ça colle un peu la gerbe aussi hein.)

  3. Charly, je reviendrai vous lire mais allez donc faire un petit kikou à Mlle Bille, elle est balade.
    Ray Ray

  4. Tu pourrais pas mettre Space oddity de David Bowie : Ground control to major tom…

    « Le vaisseau amorça une chute, comme happé par le météore » : sans être psy, je crois que je commence à comprendre beaucoup de choses. Un tel happement, ça a pu décrocher ton unique neurone. Oui ou non ? Oh, suis méchante. Tap tap sur la main.

  5. Bienvenue lalila, quel joli pseudo ! C’est aut’chose que Raymonde !
    Mélina, t’as fait un super texte sur l’enfance, moi je n’ai que ça à dire ;-)
    Salut Raymonde, t’as qu’ça à faire un dimanche midi ? Dis, j’ai vu que Georgette avait publié, et que tu avais laissé mille commentaires ? Sympa de la retrouver. Bille, j’suis passé, rien de grave.

    Bisous à toutes (et plus à Raymonde)

  6. hein, j’savais pas que tu allais chez Georgette ! Dis-moi pas que c’est toi Georgette ? PAs mal certaine que c’est un homme pour parler comme ça de la chienne…

    Dimanche midi ? Je viens de me lever moi… La paresse est une vertu. Et je suis devenu accro aux blogs, dès le lever j’allume le piton. Alors, pourrai jamais avoir mon blog. Pas le temps.

    Merci pour tes nombreux bisous

  7. ground zero

    quelle imagination fantastique…j’adore les zistoires…encore, charly. J’ai cru que tu racontais ta naissance, c’est la face nord de la mienne (de connerie). Sinon, pour Bowie, tu connais la suite…à la première paillette, appuie sur la buzette (jokeeeeerrr!!!) l’infirmière viendra te guérir…mais si tu dois devenir aussi beau que lui, alors là c’est moi qui fais une connerie…lol! biz

  8. hein, tidoigts, tu trouves ça beau un gars qui a un œil brun et un œil bleu ??? Wark !

  9. voui

    çà doit être parce que je suis dans la lune, moi aussi (çà c’est le côté artiste de ma connerie)mais sa binette j’m’en fous, c’est les chansons que j’aime… »is there li-i-fe on Maaaaaaarssss…wo wo wo…. » et toi, charly, t’aimes pas? (^_^)

  10. tidoigts, si j’adore et ses yeux, c’est la métaphore de sa perception des choses. Un artiste multi-talents, comme les années 70 nous en ont tant donné.

  11. C’était donc

    la naissance intersidérale de Charly Scy Fi ? Ducoup, les allusions aux classeurs de techno et aux alarmes incendies, c’étaient dres escales sur d’autres planètes dans une autre dimension ? C’est fort.

  12. Souvenir

    J’avais 8 ans la dernière fois que j’ouïs le commandant de bord me conter ce periple. 100% vrai de vrai m’sieur dame!!

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