(L’anti-conte de Noël ou Pas de papillote pour Charly)
— Ben Charly, qu’est-ce qu’y se passe ??? Ça n’a pas l’air d’aller ???
— Bouuuuuh… snif snif… bouuuuuuuuuuh !!!!!!
— Allez, viens là mon grand, dis-moi tout, mais c’est qu’il avait un gros chagrin mon tit Charly…
— Oh vi… bouuuuuh… snif… snif… bouuuuuuh…
— Allez, dis-moi…
— Ben… snif… hic… bouuuuh… c’est les élèves… y vont partir… snif… hic… EN VACAAAAANCES !!!! BOUUUUUUUUUUH !!! Snif snif… hic…
— Mais Charly c’est normal, c’est comme ça tous les ans…
— Vi… bouuuuuh… je sais… hic… mais j’arrive pas à m’y faire !!! Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin… snif… bouuuuuh…
— Attends mais tu peux pas rester dans cet état, j’appelle un médecin…
— Noooooooon… hic… j’veux voir personne… j’veux mouriiiiiiiiir !!!!
— Mais non mais non, pis faut bien qu’ils partent en vacances les gamins non ???
— Oui mais c’est toujours pareil… bouuuhouhouhouhouhouh… et aussi… hic… et aussi… hic… et aussi… hic… c’est pareil en février… hic… pis à Pâques… hic… pis l’été… y partent tout le temps en vacances !!! BOUUUUUUUUUUUUUUUH !!!!! Snif… alors du coup… snif… NOUS AUSSIIIIIIII !!!! BOUUUUUUUUUUH !!!!!!!!!
— T’as raison, y sont malades à l’éducation nationale de nous faire des coups pareils…
— Y s’rendent même pas compte…
— Allez, viens là, j’vais te faire un tit câlin…
— Un tit câlin ??? Mais un câlin comment ???
— Ben un câlin…
— Super, attends, je me déshabille…
— ?!?! Et ben dis donc, y passent vite tes chagrins…
— Non mais là ça va mieux tu vois, c’est vrai, j’avais besoin de parler en fait, tu gardes ton soutif ???
— Non mais dis espèce de crapule, tu me ferais pas le coup de la tristesse pour m’attendrir ??? Alors que je t’ai encore foutu dehors lundi dernier ???
— Ah ça non, c’est pas mon genre, non mais tu me prends pour qui ?? Bon, on reste ici ou on va dans la chambre ???
— Ouais ben tu vas surtout rester chez toi, et me foutre le camp oui !!!
— Et ma tristesse ??? Hein ??? Mon drame personnel ???
— Tu veux savoir où tu peux te la mettre ta tristesse ???
— Ben j’aime mieux pas savoir…
— Allez, du balai, oust, non mais regarde-moi cet hypocrite, espèce de faux-cul va !!!
— Ben ça c’est la meilleure, et juste avant Noël en plus, alors que ça m’aurait fait comme une papillote dans mon joli soulier…
— Ah mais en plus monsieur sait parler aux femmes !!!! Une papillote, j’t’en foutrais moi, allez hop, par ici la sortie…
— Eh ben d’accord, se faire traiter comme un malpropre, ça m’apprendra à venir me confier…
— Allez, je t’ouvre la porte, si monsieur veut bien se donner la peine…
— Hé ho, une minute, on n’est pas des chiens quand même… j’peux récupérer ma montre ???
— Dehors !!!!
— Hé, ne le prends pas sur ce ton, non mais, et pis c’est quoi ce p’tit air condescendant…
— Ce p’tit air condescendant ??? C’est une converse que tu vas te prendre derrière l’oreille si t’évacues pas le secteur !!!
— Ah ben elle est belle l’amitié, ah ça, on m’y reprendra à ouvrir mon cœur… tu sais Isabelle, dans le fond, tu n’as aucune capacité d’écoute…
— Et toi ??? T’as la capacité d’entendre ??? Alors dehors !!!!
— Oui oh c’est facile, et bien tant pis, je vais prendre ma voiture, rouler toute la nuit, et j’aurai peut-être un accident, dans mon état, y’a de fortes chances… alors adieu…
— Oui c’est ça, bon débarras… tiens, rends-toi utile, descends le sac poubelle…
— Oh merci Isabelle, mais je le garderai, en souvenir de toi…
— C’est ça, tu peux même le faire encadrer…
— Pas bête, merci Isabelle, alors je m’en vais, puisqu’il me semble ressentir comme une certaine distance de ta part ce soir, et c’est dommage, car vois-tu Isabelle, l’amour que j’ai pour toi est comme une hirondelle qui… Aïe !! Attention mes doigts quand même !!!
Voilà, en tout cas, j’aurais tenté le coup.