Un mec en or

Et bien voilà, les fêtes sont terminées, deux semaines de goinfrage absolu, et je ne vous cache pas que je suis plutôt satisfait qu’on en reste là.
Parce qu’en sortant de la douche ce matin, je me suis retrouvé face à face avec mon miroir, et je peux vous assurer que la conversation fut plutôt houleuse. Figurez-vous que celui-ci m’a affublé d’un petit parachute ventral, d’un goût plus que douteux, et qu’à l’en croire, mes deux poignées d’amour auraient viré sacoches.
Espèce de salaud.

Mais ce n’est pas tout, au moment d’enfiler mon jean Diesel, ne v’là t’y pas que ce p’tit con me faisait comme des manières, et rechignait à monter jusqu’au popotin ???
Sale traître.
Un vrai complot.
Vous vous doutez bien que suite à ça, mes relations avec la penderie furent plutôt tendues, et je le confesse, j’ai été un peu dur avec le tiroir à chaussettes.

Le dernier repas assassin qui a contribué à cette infamie, s’est déroulé chez une gisquette du coté de la Savoie, à Chambéry pour être précis.
Bien sympa Chambéry.
Et sympa la gisquette (j’y fais coucou d’ailleurs). Une bien belle plante, comme on en fait dans les alpages, joliment dotée, bien gironde, un rien coquette, montée sur talons, et pas des petits, des mégas talons, j’te jure, avec ça, par temps clair, tu vois le Mont-Blanc. D’ailleurs, entre-nous, quand tu vires les talons, que t’aplatis un peu les cheveux, ben tu te retrouves avec une nana de 30 cm de haut, une vraie arnaque quoi. Mais bon, moi aussi je triche un peu, pasque de l’extérieur, j’ai l’air mince.
Après la visite de Chambéry, avec plein de montagnes autour toutes belles et une grande croix, elle a préparé un repas un peu genre local, pour que je découvre.
Sympa le repas.
Je ne me souviens pas de tout, mais le truc que je n’oublierai pas, c’est la polenta. Vous connaissez sûrement la polenta, c’est de la semoule de quelque chose, maïs je crois, ou de la semoule de farine, j’sais plus, ou de la semoule de purée de farine, ouais c’est ça, un truc light quoi.
Alors c’est sûr, c’est un peu bourratif, mais bon, si t’as fait un peu d’apnée quand t’étais jeune, tu peux survivre. Et puis bon, faut quand même pas pousser, tout le monde peut tenir trois minutes sans respirer.
Pour le pinard, un truc du coin aussi, vachement sympa, mais bien vindicatif quand même le pépère. Après deux verres, t’as le sang beaucoup plus fluide, tu le sens bien au niveau des bras, mais t’es plus sûr d’être encore immunisé, pasque d’un coup, tu deviens tout fragile. Au niveau du crâne, c’est curieux, pasque tu reçois comme des messages, un peu comme du morse, comme si quelqu’un tapotait un truc derrière ta tête, mais avec une louche quoi.
Et dans l’estomac, le pinard, bien mélangé à la polenta, ça fait comme une espèce de pâte, mais qu’y faut surtout pas laisser sécher, pasqu’après, t’es tout cimenté de l’intérieur. C’est tout le problème de la polenta à prise rapide, mais par contre, on fait de très jolies maisons dans le coin avec ça, plus quelques cailloux bien sûr.

Et pour finir en beauté, elle a sorti un p’tit digeo, une p’tite poire du pays comme elle a dit.
Bon, déjà, j’avais pas vu de poiriers en arrivant mais bon, j’allais pas faire le contrariant, ou pinailler, d’autant que dans ce genre de soirée, vaut mieux être consensuel, pasque l’objectif, in fine, je vous le rappelle, c’est quand même le plumard. Et ce serait dommage de tout gâcher pour un détail de procédure à trois mètres du pageot et à deux doigts de l’extase.
Quand je dis trois mètres, en fait, c’était plutôt quatre. Je le sais, je les ai fait à quatre pattes.
Pasque la p’tite poire, et ben putain.
Remarquez, elle m’avait prévenu, un truc pareil, faut pas laisser traîner en bouche, tu l’envoies direct au fond de la gorge, rapport aux dents qui pourraient se déchausser.

Alors évidemment, après un tel régime, au moment des mamours, vous êtes juste pitoyable, un tantinet lourdingue, un brin pataud, le geste approximatif, et la gisquette ne se gêne pas pour rigoler. Mais bon, comme vous êtes un homme d’honneur, vous persévérez, et comme ça, pas de problème, vous êtes ridicule jusqu’au bout. Pour finir, voyant vos difficultés à coordonner vos mouvements, elle vous propose de remettre ça au lendemain, et là, vous la toisez avec le seul œil que vous réussissez à maintenir ouvert, et vous abondez dans son sens en vous affalant comme une merde, mais sur le ventre, dans un ronflement du diable, la gueule bien ouverte, mais pas trop, juste qu’on puisse y garer un Airbus, tandis qu’elle vous recouvre avec la couette, attendrie par tant de classe.
Le lendemain, vous émergez aux alentours de midi, un poil gêné, mais comme c’est une gentille, elle vous réconforte en vous disant que vous n’êtes pas le premier pochtron qu’elle rencontre, et donc, ça vous rassure, et vous êtes tout de suite plus à l’aise.

À part ça, la reprise, rien de spécial, les vœux habituels en salle des profs, le bonheur pour tous, la santé pour chacun, et comme on a tous une collègue célibataire qui cherche l’homme de sa vie depuis une p’tite trentaine d’années, ben on lui a promis juré que cette année c’était la bonne.
Comme tous les ans quoi.

28 réflexions sur "Un mec en or"

  1. Pfff…

    Limite on se serait cru dans le Père Noël est une ordure !!! Et le crapaud… tu l’as vu dans la bouteille !!!

  2. Emi elle va pas apprécier la référence à la nana de 30cm de haut sans ses échasses ! Enfin moi j’dis ça…

  3. Je vois que les vacances ont été intéressantes du point de vue des rencontres, de la nourriture et de la boisson !!!
    En tout cas, ça me fait toujours autant rire.
    J’aime bien Chambéry, c’est joli. Surtout au bord du lac.
    Bises.

  4. Ben mon cochon !

    Ta gisquette, elle est drôlement patiente, dis-donc !!!
    J’en connais plus d’une qui aurait abandonné depuis longtemps …
    Tu lui as souhaité la bonne année, au moins ? ;-)
    Contente de te retrouver … on a eu des problèmes de maintenance d’ordi, mais ça s’est fini plus tôt que prévu !
    C’est vrai que c’est beau les Alpes.
    T’aurais dû faire une p’tite rando à la dent du chat, et puis aller finir de te dessaouler sur la chouette place piétonne du centre ville (j’sais plus son nom !): on se croirait en Italie, c’est romantique comm’tout.
    Tu lui dois bien ça à ta gisquette, non ?
    Allez Charly, tu finiras jamais de nous étonner !

  5. de maîs, la polente c’est de la semoule de maïs… ok on s’en fout, ptêt que faut être né dedans pour aimer ça (je me suis rendue compte de certaines choses durant mes études, hein, par exemple que la polente c’est pas si facile que ça à faire partager… si si mais bon quand même dans le lapin à la polente et au vin blanc, ce qui est bon c’est quand même la polente au jus de lapin) Bref c’est comme pour la gnôle, le tout c’est d’y aller avec modération (comment ça connais pas?) « la gnôle, ça dissout le cholestérol! » citation extraite d’une vidéo célèbre de ce site : http://www.envoiedugros.fr/

  6. Poignées d’amour

    T’en fais pas Charly, un peu de gymnastique et ça ne paraîtra plus. Exercices quotidiens:Levée du coude et des jambes. Tu verras alors la gisquette descendre illico de ses echasses et de ses alpages Champeroises et s’installer à titre permanent dans les plaines provençales.

  7. le retour du mufle

    « D’ailleurs, entre-nous, quand tu vires les talons, que t’aplatis un peu les cheveux, ben tu te retrouves avec une nana de 30 cm de haut, une vraie arnaque quoi. »

    Eluise avait raison, c’est quoi ces horreurs là?!
    espèce de mufle.

    Du coup j’ai pas lu la fin, hé wé!

    une petite muflette

  8. Moi…

    … je me goinfre comme quatre pour les fêtes, je bois des petites poires et tout, et pi je grossis pas. C’est ça la classe mondiale ^^

  9. de maîs, la polente c’est de la semoule de maïs… ok on s’en fout, ptêt que faut être né dedans pour aimer ça (je me suis rendue compte de certaines choses durant mes études, hein, par exemple que la polente c’est pas si facile que ça à faire partager… si si mais bon quand même dans le lapin à la polente et au vin blanc, ce qui est bon c’est quand même la polente au jus de lapin) Bref c’est comme pour la gnôle, le tout c’est d’y aller avec modération (comment ça connais pas?) « la gnôle, ça dissout le cholestérol! » citation extraite d’une vidéo célèbre de ce site : http://www.envoiedugros.fr/

  10. mouais!

    je vous préfère en or qu’en mufle bien qu’il reste quelques relents…
    et la polenta mummmm! comme c est bon!
    sans niole toutefois…

  11. Quand j’pense qu’avec ta gisquette vous auriez pû venir boire l’apéro à la maison (j’ai pas dis le café, vu que j’ai crû comprendre que vous étiez (é)pris à ce moment là…)…
    Pffffffff j’suis d’un déçu!!!

  12. erreur de manip

    …alors je remets mon commentaire où il doit être !…

    — Pour vous délester de vos parachutes et sacoches en tout genre
    — Pour des réveils sereins:

    Consommez les petites gisquettes Crétoises à
    l’huile d’olives.

  13. J’espère que la gisquette n’a pas l’adresse de ton blog, ou le coup des 30 centimètres risque de la refroidir…

    Mais bon, on ne va pas de plaindre ! Ce n’est plus un prof qui vide son cartable, mais la vie derrière la scène de l’Education Nationale ;)
    Clairement plus intéressant que la vie privée des politiques ! ça rapproche de nous ces demi-dieux que sont les profs de techno…

  14. Peut-être serait-il opportun de demander (en toute discrétion) à M. Bourzig des conseils pour une nuit d’amour réussie ?????????

    A moins… que tout ça ne soit une vulgaire tactique de mystification pour que les lectrices de ce blog cessent de fantasmer sur son auteur…

  15. WHHAAAAAAAA ….

    Tu es mon mentor, toi tu es du genre qui apâte à l’haleine, le regard à marée basse dans le style Pornic en hiver,le foie aussi utile que l’apendice,et alors que dans ton crâne la compagnie créole et Patrick Juvet ont décidés de taper le buff,ton besoin irrépréssible d’affection est plus fort que tout. Tu es un véritable dandy…

  16. Vous l’avez échappé belle !

    J’ai découvert votre blog hier, j’ai passé la soirée à le parcourir au lieu de réviser, et je me suis bien marrée. Mais j’avais comme un oral à passer, aujourd’hui. Donc je me suis dit : si c’est raté, il va le sentir passer, et si c’est réussi, grâces lui soient rendues. Vous avez du bol, c’est réussi. Donc merci pour cette bonne soirée d’hier soir !

  17. T’ as un tiroir à chaussettes, toi?
    Mazette, tu t’ emmerdes pas. Quel luxe. Ca gagne bien hein, un prof de tèquenologie. Moi je n’ oserais pas donner signe aussi ostentatoire de richesse, l’ inspecteur (des impôts, bien sûr, pas l’ autre) va te tomber dessus. Il va tomber dessus tes dessous, ça va te faire tout drôle. M’ enfin, bon, tu l’ auras cherché. Pfff, si ça se trouve tu ne les reprises même pas tellement t’ es riche, tu les jettes direct.

    Sinon, la polenta c’ est du maïs, tu sais le même qui sert à gaver les oies et canards. Si en plus t’ as un peu bu, je te raconte pas l’ état de ton foie. T’ es bon pour finir grillé sur un toast. Encore une bonne raison pour mettre le régime dans tes résolutions alimentaires 2008.

    Bisous d’ une languedocienne.

  18. Audiard, reste dans ce corps !

    Je sais pas trop quelle part de fantasme (?) compose ce récit, mais putain que c’est bon ! J’ai l’impression de revoir la scène de la poire dans les tontons flingueurs…
    Ecrire comme ça, c’est possible ? Tu l’as planquée où, la recette ? Merlin, peut-être ? Ouais, c’est ça, c’est de la magie, pas du genre du Copperfield (qui est à la magie ce que Clayderman est à la musique classique), du genre solide, l’Enchanteur, la Lumière.
    Allez, continue, comme je vais continuer à lire la suite :)

  19. Recette perso d’une vraie chambérienne:
    la polente, on la fait avec des lardons grillés et du beaufort dedans et on accompagne ça de diots au vin blanc… Mais faut faire du ski pour éliminer…

  20. Moi même chambérien, je confirme les dires de Superginie. Mais bon, la polente est un plat extrêmement bourratif, je préfère de très loin la tartiflette.

    ^_^

  21. Tu ne parle pas du filet de bave qui a du te relier à l’oreiller et à a du beaucoup ajouter au glamour de la situation. En tout cas la bouche ouverte c’était question de survie si tu voulais pas terminer tes jours à Chambéry aprés avoir avalé un plat étouffe-chrétien comme la polenta.

  22. Ta gisquette elle savait pas la faire la polenta…
    c’est pas DU TOUT étouffe-chrétien avec la recette de ma Mamma… si t’insistes, je te la donne…
    Ciao !

  23. Y a comme une tonalité San Antoniesque dans ton style. Sérieux, tu devrais écrire (faire un livre, quoi)
    Bises!

Les commentaires sont fermés.