The Voice

Je souhaite vous parler de mon organe.
Mais ne vous réjouissez pas trop vite, car bien que j’ouïsse déjà ces dames devant une telle introduction, il ne s’agit ici que de ma voix.
Car je constate avec effroi chaque jour ses méfaits pendant mes cours.

Notamment cette fâcheuse tendance à plonger dans une profonde léthargie les forces vives de la nation.
Car j’intercepte bien souvent, après quelques minutes d’exposé, quelques bâillements furtifs.
De l’entrebâillement discret à la béance offerte, tous les diamètres me sont proposés, et je vois parfois de bien jolies glottes.
Et de bien belles luettes.
Ma foi.

Aussi pour masquer l’orifice, je suggère un paravent improvisé, un vieux cahier fera l’affaire, ou simplement une main, ou deux, négligemment posées.
Comme ça, l’air de rien.
Mais cela n’est pas toujours suffisant.
Car la grimace seyante qui accompagne l’ouverture trahit le plus souvent l’effraction.
Sans parler des yeux humides rapetissés par la crispation.

Mais je suis vexé.
Je n’apprécie pas particulièrement que mon charisme en prenne un coup.
Et ceci a fortement influencé mon enseignement.
Que je souhaite à dessein animé.

Je me dois donc de faire court.
Et c’est bien dommage car un bon public aurait tendance à me faire bien narrer.
Mais évaporés qu’ils sont par la chaleur de mes ondes, je ne suis pour eux qu’un songe.
Mes élèves travaillent donc sous hypnose.

Et combien de compagnes pâmées, combien de maîtresses alanguies se trouvèrent par mes mots endormies.
Ce qui n’était pas l’objectif, j’en conviens.
Mais évaporées qu’elles sont par les fréquences de mes émissions, je ne suis pour elles qu’un songe.
Mais était-ce sans doute, là encore, les vertus anesthésiantes de mon monotone débit.

Une de mes ex, la deuxième, une veinarde celle-la, car j’étais au top, m’a souvent parlé de ma voix.
Elle me trouvait plutôt bon à l’oral.
Je dois dire qu’elle excellait aussi dans ce domaine.
Elle trouvait ma voix joliment timbrée.
Et il faut bien le dire, je pensais la même chose à son sujet.

Elle m’a d’ailleurs plus d’une fois fait remarquer que je devais m’essayer au chant.
Mais je n’ai jamais pu m’y résoudre, lui affirmant que ce n’était pas dans mes cordes.
Et elle du donc renoncer à me faire chanter.
Et pourtant, Dieu sait qu’elle a souvent essayé.

Mais jugez par vous-mêmes tout le charme de ma gutturalité.

28 réflexions sur "The Voice"

  1. A QUAND LA PHOTO ???

    On a le texte, la voix, à quand la photo cher Charly de ses dames ???

    « Elle était excellente à l’oral » ??? WOW. Quel veinard ! Y parait que c’est ce que les zommes aiment préfèrent. C’est pas moi qui le dit.

  2. …PIRATAGE ???

    …P.S. J’espère que t’as pas fait cet enregistrement à l’insu du propriétaire de l’organe. Sinon, piratage ???

  3. Oui, je comprends les pamoisons, qu’elles fûssent mûres ou adolescentes.
    Un petit soupçon d’accent masqué?
    Bizettes, le verbe est également chantant.

  4. tu as raison, quel organe !!
    Mais, avec ce genre de vocable, tu n’as pas peur d’attirer tous les pervers qui traînent sur le net?

  5. Le baillement est communicatif, même à l’écrit… Je n’ai moi-même pas pu m’en empêcher, bien que follement intéressée par ton article plein de poésie (quoiqu’à la fin, ça dévie tout de même légèrement, mais on y est habitué depuis le temps).

    Quel sera le prochain organe à l’honneur sur ton blog ?

    (Allez les filles, on a le droit de rêver !)

  6. J’en ris encore..

    Je souris… je souris… chaque fois que je lis ce blog. Et écouter le prof en classe… il y a ben longtemps qu’ça m’était pas arrivé, ma pauv’ dame !
    Un régal votre blog

  7. super!

    J’imaginais ta voix exactement comme ça, avec les mêmes inflexions et les mêmes intonations, en te lisant! Ce qui prouve que tu écris bien, car tu as du style tu sais traduire ta manière de parler, le débit de tes mots, par l’écrit. C’est super! Tu as une belle voix, et on reconnait dans tes intonations, ton ironie et ta manière désinvolte et lucide de traiter les choses qui se produisent autour de toi.
    Ciao!

  8. ce n’est pas tant une question de timbre que de diction, votre organe est superbe, doux, juste dans le ton, mais il me semble que vous liez les mots avec un zest de souplesse en trop; c’est pour ça qu’ils s’endorment, il ne faut as être souple avec les enfants.
    M’étonne plus que vous aimiez Dick Annegarn, en fait, vous êtes très proches.;-)))

  9. J’aime surtout le « je sais p’us » limite blasé et à peine dicté du bout des lèvres à la question « M’sieur, vous avez dit quoi, M’sieur ? » d’un élève certainement très attentif, comme tout le reste de la classe… Oh, le doux et joyeux bordel ! Suis bien content d’avoir râté mon CAPES (par 3 fois) ! :)

  10. Encore moi parce que c’est mon Tit

    Mon Tit préféré qui avoue son grand secret ! Ah Charly, quel talent tu as pour dénouer les langues !

  11. c’est vrai qu’elle est plaisante cette voix,un débit rapide avec un accent tonique sur le début de la phrase qui s’adoucit progressivement (comme des miettes que l’on chasse négligemment d’une nappe) , et un parfum de jeunesse dans ce timbre clair, aéré. Une voix de ténor, légère. Il me semble que la langue anglaise irait bien à cette voix. ça ne m’étonne pas de toi, charly. Kisses…

  12. MOÉ SI MOÉ SI

    moé si moé si je ne me lasses pas de cette voix. D’ailleurs, j’étais revenue l’écouter… comme tidoigts je suppose.
    Becs XXXX (compétition à tidoigts).

  13. PARDON À GENOUX

    Pardonnes-moi d’insister, mais ce serait pas le beau CHRISTOPHE cette fâmeuse voix ??? Je parierais un 10 là-dessus…

    Le secret pour avoir une pluie de coms est de ne pas publier de nouveaux posts…

  14. oups

    le com précédent devait être signé : la phille de Charly. S’cusez, défaut d’impression.

  15. Ca me scie les guibolles! Moi qui m’attendais à sombrer dans un coma profond dès la première seconde. Ben on peut pas dire que tes cordes vocales boxent dans la catégorie soporifiques… Mais déçu, je pensais avoir droit en live à une démonstration d e cul de pied au cul.

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