Parents, faites des profs !

(Ou comment insuffler une vocation d’enseignant).

Et oui, comment fabriquer un prof ?
La question m’est souvent posée.
Je souhaiterai que mon enfant soit enseignant, mais comment faire ?
Un certain nombre d’ingrédients sont requis ainsi qu’une approche pédagogique pragmatique.
Car si vous souhaitez que votre enfant soit enseignant, il faut s’y prendre très tôt.

D’abord, vous prenez une famille de prolos, famille nombreuse si possible, avec des gamins qui dorment à trois par piaule, et des parents qu’ont pas fait d’études, comme ça, c’est encore mieux.
En général, ça va ensemble.

Ensuite vous repérez celui des enfants qu’est bien sage, un peu rêveur quoi, le moins con de tous, et vous investissez à fond sur lui.
Comment ? C’est facile.
Chaque fois qu’il a une note en dessous de quinze, vous lui mettez une bonne rouste, des tartes bien tout partout sur la figure, qu’y soit bien rouge quoi.
Ensuite vous le pendez à la fenêtre du 43e étage par les oreilles une nuit sur deux pour bien qu’y comprenne que l’école c’est une chance, et qu’il doit la saisir.
Y devrait s’en souvenir ce feignant, et vous faites ça jusqu’au brevet, qu’il aura haut la main (haut les mains serait plus juste).

Au lycée, il a grandi, donc on arrête provisoirement les roustes.
On passe à des trucs plus soft, plus vicieux quoi, le chantage à l’argent de poche, aux sorties, avec un peu d’humiliation au passage, si c’est possible, mais pas trop, mais quand même, et de temps en temps, une bonne tarte devant ses copines, ç’a toujours son petit effet.
A l’occasion aussi, l’air de rien, comme ça, distraitement, poussez le dans les escaliers, en le traitant de pas dégourdi, vous verrez, il aura bien confiance en lui.
Si avec ça il a pas son bac avec mention, c’est que vous êtes vraiment des manches.

Après son bac, il viendra sûrement vous voir pour vous dire qu’il sait enfin ce qu’il veut faire et qu’il aimerait bien être musicien, par exemple.
Alors vous le choppez, et vous le traînez jusque dans le garage et vous lui foutez une bonne tannée, quelque chose de joli, n’hésitez pas, lâchez vous et vous allez voir, il va faire des études d’ingénieur brillantes.

Et un jour, son diplôme en poche, ayant fait tout seul les études que vous n’avez pas faites ainsi que celles des trente générations précédentes, il va débarquer chez vous et vous dire que son métier le branche pas des masses, qu’il aimerait bien pendant un an ou deux voyager, parcourir le monde, pourquoi pas dans l’humanitaire, par exemple.
A ce moment la, vous le tirez par les pieds jusqu’au garage, et vous le passez à tabac, faites vous aider éventuellement, et faites les choses en grand, si vous avez une vieille friteuse dans le coin, ébouillantez le.
Et vous verrez qu’il va s’inscrire assez rapidement à un concours d’entrée dans la fonction publique.

Voilà.
En fait c’est assez simple, faut juste être motivé.
C’est tout.

25 réflexions sur "Parents, faites des profs !"

  1. Ce passé qui ne passe pas ?

    Charly, vous avouez donc être un enfant battu… Mon bon, comptez sur notre bave pour cicatriser ces vieilles plaies…

  2. Mais quelle horreur !

    De toute façon, ça fait plus vendre le métier de professeur…
    Parole d’élève : « C’est nul votre métier! vous bossez tout le temps et vous gagnez rien! Moi j’ serais plombier en suisse, j’ai un pot’ il s’gagne 3000E par mois et il a pas fait d’étude »
    Je pense que le plombier polonais il a un bel avenir devant lui :)

    Charly, elle est triste ton histoire aujourd’hui :(
    Pour la peine c’est moi qui te fait un p’tit bisou :)

  3. Dis Charly, tu nous fais passer pour qui ? Hein ?
    Pourquoi tu dis pas que ton truc humanitaire c’était en Inde avec le Volkswagen de Gérard ? et que c’était pas une friteuse mais un fer à repasser ?
    Bon sinon, ça va mon toutoune ?
    Tu pourrais passer me voir quand même.
    Allez, je t’embrasse, je retourne sur Meetic.

  4. jusque là tout va bien…

    charly, dis la vérité: tu es voyant? qui t’a raconté (en pire mais quand même c’est troublant) mon histoire? tu crois que c’est si fréquent? j’espère que c’est toujours du 43e degré en tout cas…bisous a tempo giusto!!!

  5. Je

    pensais bien que pour en arriver à un métier pareil, il fallait quelques séquelles enfantines et quelques circonstances atténuantes! ! ! !

  6. C’est du 43e degré tidoigts, tin, un truc monstrueux comme ça ! Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, on ne s’étonne plus de rien (pendu par les oreilles au 43e étage, c’est d’un banal).

  7. sinon, j’ai bien aimé le passage « au lycée, il a grandi, on arrête provisoirement les roustes »…çà me fait penser à Elie Kakou « les grands, on les respecte…on les a fracassé quand ils étaient petits, maintenant y sont grands, qu’est-ce que vous voulez qu’on y fasse? » Elie qui m’a fait supporter des années de zep avec le sourire, à cause de son sketch « rendez-moi les copiiiies!!!!! » lol!encore aujourd’hui, quand je m’énerve, je me dis dans ma tête, en croisant les doigts comme les bigotes : « eh bien, maintenant, je vais vous interpréter un air de ma composition… » et c’est l’effet euphytose…

  8. Ah, c’était donc ça…
    J’en avais pas pris assez.
    « On va pas la rouster tout le temps, sinon elle va finir enseignante, allez, détache-là de la fenêtre ».
    Je comprenais pas moi, à 5 ans.
    Bizettes

  9. Ah je comprends mieux …

    La tête sous le robinet d’eau froide à 5 ans … je croyais que c’était pour que je mange mes choux de bruxelles ….

    Et j’avais pas fait le lien avec mon envie de faire prof de maths à 15 ans !

    Bon, j’ai mal tourné quand même … je suis fonctionnaire (mais pas à l’EN lol)

  10. Mouais…

    Enfance malheureuse… manquerait plus que vous ayez un frère chef d’entreprise looser… On serait encore beaux, comme on dit chez Clearstream.

  11. Excusez si je dérange; vous auriez pas vu le technicien ADSL? Il a oublié sa caise à outils

  12. Quatorze ans

    A quatorze ans j’suis rentrée au couvent de la fonction (res) publique (haine). A la pré ménopause j’y suis encore, les yeux cernés les jambes sciées.
    Pas un beau parcours çà ,M’sieur Charly ?

  13. Par contre, si vous pouviez apporter un clavier, ce serait bien; celui ci dévore certaines lettres, et en plus il fait du bruit. Pour tout vous dire, il me fait peur.

  14. Le Chi, on serait encore beau, bien qu’encore sage.
    Melle Bille, il suffit de damander. J’arruve.
    Gloria, cela a donc marché ! Bisous.
    Mélina, si tu as compris, action !
    tidoigts, j’suis en plein minimaliste…
    Choupi, nous sommes comme des ONG gouvernementales.
    Paupolette, non, ça, ça se fait tout seul !

  15. balance

    mon père était prof, mais c’est l’instit’ qui cognait: ah! la règle en fer sur les doigts ! quel bonheur! et les oreilles tordues ! quel plaisir !
    mais j’suis content: je n’ai pas connu le 43me étage.
    dommage peut-être: je l’aurais mouchardé…
    pardon: balancé

  16. la fac d’espagnol était trop de la maison (80kms) … je suis restée attachée au radiateur ds le cellier… ma mère ne voulait pas me lâcher ? elle ne voulait pas que j’exerce un métier à risques ?

    :))

  17. Chez moi c’est pire

    La note entière a disparu.
    Un groupe terroriste aurait-il enlevé Charly ?
    En tout cas cette explication me semble la plaus plausible.

  18. Oups…

    c’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir lu ma propre biographie et je pense pas être la seule!

    j’en suis au stade « je vais bientôt recevoir mon diplôme d’ingé » que j’ai jamais voulu et je vais peut-être partir chez les fonctionnaires aussi… mais à la SNCF, c’est balo, hein? je serai pas prof, na! (enfin, on sait jamais)

  19. Et si, le métier de prof fait encore rêver j’en suis la preuve vivante puisque c’est ce que j’ai l’intention de faire ! A la différence que mes parents ne sont eux pas très chaud à l’évocation de cette idée^^.

Les commentaires sont fermés.