
8 – La liberté c’est sympa.
C’que j’déteste le plus dans ces trucs c’est les quartiers libres qu’on laisse aux gamins;
Non pas qu’je veuille les priver de liberté, mais ils sont quand même bien jeunes, certains sont encore de vrais bébés.
Alors de les lâcher dans la nature, ça m’fait un peu souci.
En fait c’est un peu comme si c’était mes gosses, et d’ailleurs, quand j’vois un d’mes élèves se faire bousculer, j’interviens toujours en prenant sa défense, même s’il a tort. C’est injuste, mais c’est MES élèves. Et on touche pas à mes élèves.
Ce qui me plaît bien dans l’idée que ce sont « mes » gosses, c’est que du coup, les mamans, c’est mes femmes.
Et oui, y’avait forcément une embrouille.
Donc si un de vos gamins est mon élève, j’peux tout à fait débarquer chez vous à l’improviste avec une valise et réclamer mes pantoufles.
J’ai le droit.
Vous expliquerez ça à vos maris. Moi je refuse d’en débattre avec eux car le plus souvent ils sont peu partageurs et d’un égoïsme, que ça les rendrait presque méchants, si c’est pas une honte ça.
Tout ça pour dire que si un prof vous dit que votre gamin c’est un peu « son » gosse mesdames, envoyez lui les factures d’orthodontiste, ça lui apprendra.
Mais bon, c’est surtout les filles qui me font souci, parce qu’elles sont bien mignonnes nos choupettes, et à cet âge, maquillage et tenue sexy, ça y va, d’autant que les parents sont pas là, et que pour certaines c’est l’occasion du premier coup de rouge à lèvre, du premier coup de crayon.
Bien qu’on soit plus dans le registre du coup de Stabylo voire du tag sauvage.
Quand j’ai vu Laure, Doria et Asma se pointaient au bus, j’les ai à peine reconnu. Maquillées, grimées, peintes même, comme des filles de mauvaise vie disaient les mamies.
Et c’est parti en vrille, un truc de génération quoi, qu’elles devaient virer tout ça et qu’on partirait pas tant que, et qu’elles se croyaient où.
C’est vrai que les mamies, question maquillage, c’était le minimum. Avec elles, tout se faisait sur la base du savon de Marseille, j’ai rien contre remarquez, mais ç’a tendance à agglutiner les poils de la moustache, et le léger liseré poilu qui contourne l’oreille est comme plaqué, c’est dommage, c’est tout.
Enfin bref, j’leur ai dit que c’était de leur âge, qu’elles avaient qu’à les conseiller plutôt que d’gueuler.
C’est vrai, on peut pas empêcher une nana d’être une nana, c’est pas possible.
C’est comme vouloir empêcher un mec d’être con, c’est pas possible non plus.
Mais ça encore, les garçons, j’peux les conseiller.
Bon moi le maquillage, j’m’en foutais, mais les tee-shirts façon soutien-gorge pas d’accord. Alors j’ai approuvé les mamies comme quoi elles devaient vite aller s’chercher un gilet ou autre. Les mamies étaient bien contentes que j’sois d’accord avec elles.
Ça m’emmerdait, mais la, j’ai pas pu faire autrement.
On s’est rendu dans une ville pour assister à un truc, j’sais plus quoi, une espèce d’intronisation, genre les tasteurs du Poitou, et y’avait une foule, putain, et c’est là qu’on devait lâcher les gosses. Avec un labyrinthe de ruelles, un coup à se pommer. Le chauffeur avait disparu, on a été au resto avec les mamies, après avoir donner les consignes, enfin donner, gueuler, brailler les consignes devrais-je dire.
Bon, comme j’ai pas cessé de me poiler à table, l’après midi j’ai été me balader seul dans les rues.
Prendre la claque du printemps, de l’Espagne, des couleurs, des mots, et mater un peu.
Et je croisais de temps à autre un de nos gugusses. Y z’avaient l’air de bien apprécier, la liberté c’est sympa.
Et j’ai retrouvé Kamel et Grégoire, assis au bord d’une fontaine, en train de bouffer des bunuelos et des churos, avec un litre de Coca.
J’ai été les voir, fait part de mon étonnement de pas les voir dans la flotte, mais y disaient rien, y mataient.
Je suis toujours fier quand je vois mes élèves attentifs comme ça, studieux.
On a parlé nana.
On était à un carrefour de rues piétonnes, bordées de vitrines et le soleil ayant le chic pour dépoiler ces dames, j’avais plein d’exemples à leur montrer.
J’leur ai demandé de bien observer les nanas qui passaient devant les vitrines et de me dire ce qu’elles regardaient précisément.
Un p’tit cours interactif quoi.
Kamel a bien remarqué qu’elles ne regardaient pas ce qu’il y avait à l’intérieur mais bel et bien leur reflet sur la vitre.
Et que certaines faisaient que ça, en passant d’un coté à l’autre de la rue.
J’y ai mis 20/20.
En les regardant, on s’est dit que la nature était belle et qu’il fallait vraiment la préserver, comme quoi tous les chemins mènent à l’écologie.
Pis des gamins m’ont repéré et sont venus vers moi.
Le truc c’est que l’un d’entre eux s’était fait chopé en train de piquer des cartes postales.
Enfin eux disaient qu’il avait rien piqué en fait.
Bon je me suis pointé, sans rire, avec ma gueule de tueur, parce que même coupable, mon gamin, y z’avait pas intérêt à le malmener.
Y’avait un gros type devant le magasin qui tenait par le bras mon Dennis, tout apeuré, j’pouvais pas imaginer qu’il ait fait un truc comme ça.
Je me suis présenté, en espéranto, le type m’a expliqué, en espagnol, Dennis s’est justifié, en français, j’ai traduit au type, en espéranto, qui a compris, en espagnol, et j’ai payé, en euros.
Bêtement d’ailleurs, parce que Dennis m’a ensuite expliqué comment ça s’était passé, qu’en fait il allait payer mais qu’il avait stocké tous ses achats dans ses poches, faute de sac.
C’est bêta.
J’en ai pas parlé aux mamies, mais elles l’ont su par d’autres gamins, et j’ai eu droit à, que la moindre des choses c’était de leur dire, et que vraiment Charly tu es puéril mais à ce point c’est pas croyable, qu’y faut pas croire les gamins, qu’c’est des menteurs, Charly t’es d’une naïveté c’est consternant.
Comme d’hab quoi.
Mais ce qu’elles savaient pas, et y’a que Dennis et moi qu’on le savait, c’est qu’il avait aussi piqué des montres, des trucs de Mickey ou dans l’genre, et qu’y a qu’moi qui l’ai vu.
Et que j’l’ai envoyé les remettre en place et que j’l’ai collé au cul pour m’en assurer et que si j’ai calmé le jeu c’était pour qu’ça parte pas en sucette ce truc.
On s’est expliqué avec Dennis, entre quatre yeux, et j’lui ai passé un savon, mon vieux, j’ai du lui faire sauter la moitié de l’hypophyse.
En parlant d’savon, où qu’elles sont les mamies ?
À suivre…
Y a un manque !
Oui, mais alors bon…
Hier on a eu le 7/ aujourd’hui le 9/, ça fait que tout le monde se demande si le 8/ ça aurait pas été cette nuit, dans le genre partie fine avec les mamies, gore, pas racontable… L’arrière train sifflera trois fois à l’hospice et tout…
Mais quand on aime le savon dans la moustache… hein ? ça fait des excuses.
Merci jacques ;-) J’ai rien sauté en fait, juste une étourderie.
marseille, seille…
Ouulalah la description des mamies savon, top niveau charly…et décidément ton rôle de Redresserdetor te va plutôt bien aussi (nouvelle panoplie à coudre).
Mais dis-moi, le savon que tu a passé au petit, me fais pas peur, c’était pas celui des mamies, quand même?
Boh, c’est vrai, j’suis faible, là, j’ai compris, je vais me petisuissider…
Ce serait dommage. Vois les choses en grand ;-)
Crevé ce lundi, pas toi ?
Voui, un peu. Je bosse sur mon blog (1 comm ce vouinkende, la gloire). Je mets de la zizique, les pitchounes commencent à sentir le vent, et ils ont des exposés à faire.
M’en fiche, j’ai pas l’ivresse, mais je serre le flacon dans mes tidoigts très fort, et tu en fais partie, parce que tu me fais souvent rire. Merci, m’sieur Charly.
tidoigts, j’arrive pas à commenter sur ton blog, ça m’énerve !!!!!
Pourtant je rentre bien toutes les lettres comme il faut, j’en pleurerai.
Un peu de respiration ventrale et je retente.
chais pô
ben, pourtant, çà marche, je ne sais pas si tu dois rentrer tout comme pour ton blog (e-mail, site ouebe, titre…) mais bon, c’est pas grave, le cœur y est. Bises, à tout bientôt, comme on dit à Marseille…
des montres mickey?
en plus, vous leur apprenez le bon goût; dites aux mamies que votre enseignement n’a pas de prix!
Bonjour !
Alors là, virilisator, bravo ! clap clap clap ! mais faut aussi leur apprendre aux minots, parce que là, quand même, zavez tout faux, que quand nous les nanas on fait style « je me regarde dans les vitrines » en fait on mâte les mecs ! si ! si ! on est juste plus discrètes que vous… mdr !
Et pis les mamies savon de Marseille, sûre qu’elle crèvent d’envie de retrouver leur jeunesse d’antan, leur maquillage, leur jolie petite robe et tout et tout… ! les pôôôôvres !
Mais franchement, là, le coup du virilisator protector, j’adoooore ! on fait son dur mais en fait on est mère poule, hein ?? trop mignon…
Bisoussss !
Annesuperféministeaujourd’hui. :-))