
Aujourd’hui : la pédagogie du contre-exemple (prononcez contrex, vous gagnerez un temps précieux, et profitez-en pour faire un peu de sport, parce que bon, ces petits bourrelets disgracieux, beurk)
J’ai souvent remarqué chez nos jeunes enseignants une parfaite méconnaissance de cet outil que constitue la pédagogie du contre-exemple. Il semblerait que les enseignants en IUFM soient pour le moins circonspects quant à son utilisation. Mais bon, s’ils enseignent en IUFM, sans vouloir dire du mal, j’vous fais pas un dessin, mais quand même, quelle bande de loosers ceux-là.
Mais en quoi consiste cette pédagogie ????
Simple.
Lorsqu’un enfant, un ado, ou assimilé, enfreint une règle de vie, tout l’art de cette pédagogie consiste à lui signifier son erreur par une illustration in vivo, mais a contrario, et sans a priori, de son errement.
Mais foin de théorie, quelques exemples bien sentis valent mieux qu’un long discours, et c’est d’ailleurs le principe même du contre-exemple.
Imaginons deux enfants chahutant dans le salon vous empêchant de faire la sieste.
La première réaction dite « primaire » consiste à réprimander de façon impulsive ces enfants joueurs comme ceci :
— Dites les enfants, ne pourriez-vous pas faire un peu moins de bruit s’il vous plait ??? Hein ?? Vous êtes gentils.
Classe non ??
Ouais bof, faut voir, c’est vite dit.
En tout cas, c’est peu efficace.
La deuxième, qui nécessite plus de sang froid, car imposant une rapide évaluation de la situation, le choix pertinent de la réaction à mettre en œuvre, l’estimation des conséquences possibles sur sa vie d’adulte, vous permettra de convaincre ces vilains polissons des vertus apaisantes du silence, en suggérant tout simplement ceci :
— HÉÉÉÉÉÉ !!! MAIS PUTAIN VOUS ARRÊTEZ DE CRIER OUI OU MERDE ?????????
Voilà.
En gueulant bien fort si possible, et pensez à bien laisser le débat ouvert en proposant l’option « oui ou merde » car l’enfant se trouvera devant un choix et c’est excellent pédagogiquement. Bien que l’expérience nous montre que l’option « merde » est rarement choisie, on ne peut que le regretter, car, d’expérience aussi, le débat qui s’ensuit est nettement plus vivant, enjoué, mais toujours bon enfant.
Et vous venez sans le savoir de pratiquer la pédagogie du contre-exemple. Demander à autrui de cesser de faire une chose, en la faisant, mais beaucoup mieux, et plus fort.
Franchement, c’est dingue ce truc.
Alors que constatons-nous ?? Et bien que la première réaction, en général un pur réflexe, très intuitive, voire un brin vulgaire, vous mène directement dans une impasse pédagogique.
Alors que la seconde, que vous acquerrez à force de travail, vous permet d’obtenir les résultats escomptés, et vous roulez serein sur le tarmac de la réussite, et attrapez sans difficultés le charter du bonheur.
Alors bien sûr, je l’entends bien, certains d’entre-vous ne sont pas d’accord, c’est votre droit, c’est votre point de vue, vous avez bien fait de l’exprimer, c’est tout à fait respectable, mais mon Dieu, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre comme conneries.
Un autre exemple de cet art si particulier :
Un enfant lambda s’impatiente car il veut faire pipi alors que vous êtes en voiture, et sacrément en retard, pasque vous glandiez devant la télé.
— Z’ai envie faire pipi, dit-il en s’impatientant.
Ah !!! C’est bien les gamins ça !!! Ahahahahahah !!!
Ouais.
Vous noterez au passage quelques traces d’égoïsme sous-jacent dans son propos, petit saligaud, mais ça il le paiera plus tard, car vous avez la rancune tenace.
Ici, la notion à faire passer, le savoir être pour être précis, c’est la patience.
Aaaaah la patience !!! Mère de toutes les vertus, grand-mère des qualités, tante du savoir-vivre, nièce de la bienséance, belle-sœur de la civilité, cousine par alliance de l’élégance, fille d’un premier lit du respect d’autrui, maîtresse de la gentillesse, enfin bref, limite salope quand même.
Mais comment faire ??? Là encore deux solutions.
La première, un peu facile il est vrai, mais bon, admettons :
— Prends ton mal en patience mon chéri, je fais diligence pour trouver le site adéquat où tu pourras t’épancher.
Ouais, limite obscène quand même.
Le petit s’agace un peu, comme quoi, bonjour l’efficacité, et l’exprime avec ses mots d’enfant :
— Vi mais j’ai envie moi !!!! Bouuuuuh, snif, snif…
Que c’est mignon.
C’est mignon, mais visiblement, votre remarque est sans effet. D’où la nécessité de faire tout un travail sur la zen-attitude, en mettant l’accent essentiellement sur la notion de patience, de sang froid, en glissant ceci (attention !!!! Chaque mot compte !!!!!) :
— NON MAIS TU PEUX PAS PATIENTER MERDE ?????
Chouette le contre-exemple non ???
Et vous constaterez que son envie pressante disparaît comme par enchantement. Mais pas de hasard dans ceci, non, car il est démontré qu’un contre-exemple bien utilisé agit directement sur l’organe rebelle. Ici par exemple, la vessie sera dilatée d’un facteur 10, et normalement, vous devriez être tranquille pour quelques semaines.
Que dire pour conclure, si ce n’est qu’après une telle démonstration, il n’y a rien à ajouter.
S’il n’y a rien à ajouter je me tais.
Sauf que « s’ils enseignent en IUFM, sans vouloir dire du mal, j’vous fais pas un dessin, mais quand même, quelle bande de loosers ceux-là », c’est parfaitement vrai. La question est : sont-ils des loosers parce qu’il enseignent à l’IUFM ou enseignent-ils à l’IUFM parce qu’ils sont des loosers ? je penche vers la deuxième. Un contre-exemple ?
Quant à choisir entre OUI ou MERDE, désolée, mais la plupart des élèves que je connais choisissent …la MERDE. Hélas.
Si: 15 jours sans chronique, c’est trop long!
Charly, t’es devenu un service public.
Magistral
Le contre exemple du pipi, c’est du réchauffé non ?… MERDE ALORS !… Charly, tu radotes ??…
ouaip
certes
divulgation de secrets d’état
Ben mince alors, ne prends tu pas un risque à ainsi dévoiler nos secrets de pédagogogues distingués ? c’est des trucs de pros à ne pas mettre entre toutes les mains… imagine un peu les jeunes scarabés qui te lisent, frais et quelque peu moulus de l’IUFM, tu devrais les préparer en douceur, je ne sais pas moi, en entrant doucement dans la classe de la jeune prof d’italien où de charmantes têtes blondes se penchent sur l’enfer de Dante dans le texte et un silence empreint de respect, en hurlant : « C’EST PAS UN PEU FINI CE BORDEL OU QUOI ? »
Ben oui, c’est important aussi la prévention. non ?
Merci pour tous ces exemples et contrex (quel pédagogue!!!!) qui m’ont permis de bien comprendre les conseils du pro…..
;0D
Tu es mûr pour enseigner la psycho-pédagogie en IUFM. J’aurai plus appris de toi en quelques lignes qu’en une année de cours. ;-)
Tu devrais faire un bouquin là-dessus !
ça partirait comme des petits pains !
Merci ! Maintenant quand je gueulerai « SILENCE » à mes élèves, je pourrai me dire que je fais de la pédagogie du contreex et pas que je suis une instit hystérique !
Rien à ajouter !!!!!!!!!!!!!!!!!!
Cher Charly,
moi même nouvellement catapulté dans la grande famille de l’éducation nationale, qui comporte comme toutes familles son oncle alcoolique, tata bernard et ses remises en question permanentes, pépé prof d’histoire convaincu que l’alsace est toujours germanique, mamie qui sucre les fraises et les géraniums car rien ne l’arrète, le p’tit con de cousin turbulent généralement prof de sports, le doux poupon lèche-cul bien souvent proviseur adjoint et enfin la pièce rapportée, pédagogiquement pré-pubère, qui recherche rapidement un soutient auprès du mini bar et de tonton charly qui lui expliquera comment se tenir à table, la différence entre un bourguignon, un cardinal et un communard (kir vin rouge) et comment minimiser les séquelles de ce repas de famille … Merci charly pour tous tes précieux enseignements…
Merci pour ce pur moment de rigolade… ça fait du bien en cette soirée de premier jour d’école. Et ça donne des idées. A te relire.
Le professeur en devenir que je suis te remercie pour cette leçon de pédagogie appliquée.
Mais t’en as pas marre de nous faire mourir de rire, putain, merde alors !!
(ça va, j’ai bon ?)
Bien qu’étant un fan de fraîche date, je me permets une observation que j’espère aussi pertinente que constructive :
TAIN ! Charly tu pues ! Deux semaines sans chronique !
T’EN VEUX DU CONTRE EXEMPLE EN VOILA
je vais t’en coller moi du contrex (ça doit te changer de la bière et du vin because moi je t’ai jamais vu avec une bouteille d’eau à la main) La prochaine fois que toi et Cricri viendrez me balancer un pagalac au lieu de te dire gentiment
— Allez les enfants allez jouer plus loin et laissez la dame travailler
je te dirai
— z’avez pas bientôt fini de faire chier bande de branleurs!
comme ça peut-être tu comprendras!!!
Charly je t’adore !!!
j’étais pétée de rire en te lisant, et j’ai jubilé de tes figures de style !
La métaphore aviatrice….la famille de la patience…
Que du bonheur !
Sinon, moi je connais des ados qui, face au choix porposé « oui ou merde », chosissent merde et continuent de m’emmerder !
le contre effet du contrex
dis donc sur le « NON MAIS TU PEUX PAS PATIENTER MERDE ????? » est ce qu’il n’y a pas la un contre effet qui pourrait au contraire liberer le fluide du au contrex un peu trop violent? parce que trop de contrex ca peut etre dangereux pour le siege de la voiture.
Il faudrait écrire un bouquin en effet, c’est extra!
Pour l’exemple de pipi dans la voiture, peut-être se tait-il parce que… ah zut trop tard.
J’apprécie follement l’intervention de Tati dans ces commentaires.
Et Charly, une tous les quinze jours, ça me va, parce que bossant dans le privé, je n’ai plus de temps à consacrer à ma tournée de blogs ;)
Une note en plus s’il vous plait monsiueu
Monsieur,
C’est les délégués de la 6e4.
Voilà on vous écrit parce que c’était pour vous dire qu’on a pas eu beaucoup de notes ce trimestre alors pour ceux qui veulent se rattraper parce
qu’ils ont peur de pas passer en 5e, et bien ils aimeraient avoir au moins une note en plus, qui pourrait être celle de la lampe qu’on doit finir
et qu’on met derrière la selle de notre vélo qu’on à commencer.
Voilà.
On a lu votre blog aujourd’hui Monsieur, on a compris vous fête sa aussi avec nous, alors on voudrait pas que vous vous énervez pardon, mais c’est pour les élèves comme Benjie, même s’y veut pas qu’on dit son nom.
(Et mon père y dit que ça doit vous prendre beaucoup de temps vot site, alors c’est normal qu’on est pas de notes)
Merci Monsieur !
les délégués de la 6e4 au nom de presque tous les élèves de toute la classe.
Belle leçon d’autorité. ^_^
Mouahahahahah !!!
excellente, l’intervention des délégués !!
Enfin de retour,et dans une forme éblouissante…
Jalouse !
ça l’embête un peu, quand même,la cadrette de Paris ( pardon) que le Charly prof soit plus drôle qu’elle ….En plus d’être tout le temps en vacances. Et de rien faire foutre aux 6.4.
Mais là où je m’interroge, c’est sur cette lampe derriére la selle ? Non, mais c’est que rapport au fait qu’ils sont toujours debout sur les pédales, ça va leur faire se maraver la face, non ??
Ah! de retour de vacances!Les p’tits bourrelets disgrâcieux, tu sais ce qu’ils te disent?Non mais!…est-ce qu’on t’a signalé les tiens, hein?Non mais!…
Ben ça alors, on en apprend de bonnes par ici. Tu leur fous de la lumière au cul à tes élèves pour mieux avancer ou mieux reculer?
La lumière ne jaillit plus de leur cerveau ou tu les fais pédaler dans le noir?
Tu les as tellement fait devenir bourriques qu’ ils ont perdu le sens de la marche sauf une minorité éclairée car c’ est signé de « presque tous les élèves de 6e 4″. Donc il reste une poche de résistance, une lumière infuse, une veilleuse de vie, une lanterne qui ne se prend pas pour une vessie à cause de Contrex.
Non les enfants votre lumineux prof n’ y couche pas sur son blog mais il y veille beaucoup c’ est vrai.
Bisous Charly, c’ est tellement vrai ce que tu racontes, moi qui ai eu des parents gueulards de première, tu ne m’ as pas fait rire, mais bon, ou tu me fais rire ou tu me fais pleurer, alors, de temps en temps à cause de toi je bascule de l’ autre côté du rire.
Alors, quand l’homme, à la moindre suggestion pronocée de ma voix suave, me répond : « T’AS PAS FINI DE GUEULER, MERDE! »; c’est de la contrex?
Mince, alors, bien la première fois qu’il se met à l’eau!
Sinon, il reste aussi la baffe. Très efficace…!!!
Ou la massue. Ou la tronçonneuse. Sauf que c’est galère après, que faire des morceaux. Moi, en général, je m’arrange avec les profs de SVT…
C’est ignoble!!!
Mais je suis quand même morte de rire!
Et d’accord, la PLUPART des profs d’IUFM sont nuls! Mais pas tous quand même…
Pour le dernier exemple, nous leur avons toujours répondu de chercher un « P »…dès leur plus jeune âge