Bon ben voilà, on a repris le boulot, comme tout le monde.
Pas de quoi s’exalter, on n’est pas le centre du monde du monde, en même temps.
Si le chef nous avait fait un numéro de claquettes, j’dis pas, j’aurais développé, mais même pas.
Comme partout, les retrouvailles, et vas-y que j’te claque une bise par-ci, une tape dans l’dos par-là, les souvenirs de vacances que tu t’en colles grave les fesses au plafond, les p’tits nouveaux qui balisent à mort, auxquels on file des emplois du temps tout pourris du cul, les embrassades, les accolades, les effusions.
Rien qu’du bonheur quoi.
J’avais prévenu, avec mon reliquat de sommeil, j’ai l’enthousiasme rebelle.
Bon, comme d’hab, on a eu droit à un briefing de deux plombes qu’on a écouté bien sagement.
Pour moi, c’était l’occasion de tester mes nouveaux chewing-gums et d’échanger quelques trivialités avec Christophe mais discrètement et sans rire, enfin presque, pasque bon, on avait le chef pile en face.
Tati nous fait toujours la gueule suite à un malencontreux incident qui s’est produit début août du coté de Lunel, où on s’est retrouvés pour une journée au bord de la mer.
Si j’ai un moment j’vous raconterai.
Avec Christophe on comprend pas sa réaction parce qu’on s’est largement excusés, on a payé tous les frais, et on a même été la voir à l’hôpital.
Tu parles d’une rancunière celle-là.
Bref, y nous ont lâchés vers midi.
Bon moi la rentrée, j’m’en fous un peu, par contre, ce matin, j’ai testé le rasoir Gillette Power Nitro, depuis le temps que j’en rêvais, vous savez, celui qu’a un petit moteur et les lames qui vibrent.
Putain, vachement bien le rasoir !! Tu m’étonnes aussi, y’a quand même CINQ lames, ben ouais, y’a pas de hasard dans la vie.
Vous imaginez pour un prof de techno le bonheur que c’est un tel progrès technique.
Ah pis les vibrations, trop géniale l’idée !! Mais curieux quand même.
Surtout pour moi qui ai le dessous d’nez chatouilleux, d’ailleurs j’vous raconte pas les fou-rires que j’me prends lorsque j’me rase, et ben avec les micro-pulsations (deux cents par seconde quand même, sont trop forts les mecs de chez Gillette) j’ai le dessous d’nez qu’a viré zone érogène. J’vous dis pas l’embarras.
Et ensuite j’ai testé un nouvel après-rasage, à base d’alcools forts et de graisse de yack, qu’une copine m’a ramené du Népal, un vrai truc de mec quoi, et ben putain, ça dépiaute !!!
Le genre de truc qui virilise grave.
C’est bien simple, vous entrez dans la salle de bain avec un visage de poupon encore endormi et vous ressortez avec la gueule de Charles Bronson à qui on aurait mis la main au cul.
Après un truc pareil, sans déconner, tu peux partir chasser le bison à mains nues.
Bon je cause je cause mais j’suis naze ce soir, j’ai même raté mes œufs au plat, j’vais pas tarder à pieuter.
Ben voilà, ce sera mon souvenir de rentrée : un bon rasage (j’l’avais pas fait exprès en plus)
PS : et si certains pensent que mes préoccupations sont futiles, sachez que j’y veille.