
Avec les collègues à la cantoche ce midi, grand débat sur l’intelligence.
C’est un sujet qui me passionne parce que depuis quelques années je fais un certain nombre d’observations me concernant, et donc, j’avais plein de choses à dire. Et j’ai bien fait d’en parler parce que Christophe a dit que pour lui, c’était tout pareil.
En effet, j’ai observé que j’ai des variations de QI dans la journée assez phénoménales.
Isabelle nous a expliqué que la moyenne nationale c’était 100 de QI, et ben moi par exemple, le matin, au réveil, j’ai quatre. C’est pour ça que j’ai choisi un réveil qui fait beaucoup de bruit, pasqu’il s’adresse directement à mon moi profond.
Sous la douche c’est mieux, mais guère. Je dois tourner aux alentours de quinze. Ça explique bien des choses, notamment pourquoi j’me fous toujours du champoing plein les yeux.
Au p’tit dèj, j’taquine les quarante, ce qui me permet haut la main de mettre ma tartine dans la bouche et pas dans l’oreille, mais ce qui s’avère très insuffisant pour mettre des chaussettes de même couleur.
Au boulot, j’arrive aux alentours de 80, ce qui est bien pour un prof de collège. Avec ça je peux tourner toute la journée et ça suffit pour résoudre la plupart des problèmes.
Alors bien sûr, des fois, y’a des pics, mais jamais pendant les cours. Mais bon, pour qu’il y ait un pic, faut quand même une sollicitation importante. Par exemple, quand t’essayes de comprendre ta fiche de paie, t’as un méga pic. Ou quand t’essayes de faire un recto-verso avec la photocopieuse. Moi, avec 80, je le fais le recto-verso, mais c’est jamais dans le bon sens. Heureusement qu’Isabelle est là pasqu’elle vient bosser avec 100. Moi je trouve que c’est un peu gâcher, mais en même temps, ça lui permet de faire face à l’imprévu, et c’est elle qui me le fait.
Par contre j’ai une baisse de QI après le repas, quelque chose de joli, putain. Mais tant pis, je fais cours quand même.
Pendant l’acte d’amour, j’ai fait des mesures aussi, ben je tourne à 60, pas mal hein ?? Par contre au moment de l’extase, j’ai deux.
Pour résumer, je m’endors avec deux, je me lève avec quatre, hé, j’gagne quand même deux points en dormant !!!
Tu parles d’une tronche.
C’est sûr que quatre c’est peu, t’as juste les fonctions vitales. Mais avec quatre tu peux communiquer avec les lapins, et te faire plein de copains. Bon c’est sûr, reste le problème des affinités, mais au moins, t’es en phase. Et avec deux, c’est sûr, c’est pas grand-chose, mais tu peux parfaitement t’intégrer dans un plant de salades, et même des fois, tu peux taquiner une gisquette, une laitue par exemple.
Bien que personnellement je trouve les laitues un peu maniérées.
Alors les collègues filles elles ont laissé entendre que les filles elles étaient un poil plus intelligentes que les garçons. Donc y’a eu comme des p’tites chicaneries au moment des petits pois, c’est qu’ça peut être très taquin une gisquette. Mais moi, j’les ai trouvées limite revanchardes les collègues, quasi revêches. Mais bon, faut reconnaître que depuis qu’elles ont accès à l’intelligence, depuis la guerre en gros, elles se démerdent pas mal. Et d’ailleurs y’en a partout des filles et surtout chez nous. Mais comme le faisait remarquer Cricri, y’en a beaucoup moins à la légion étrangère, comme quoi elles sont vraiment pas cons les nanas. Alors Isabelle elle a demandé si on cherchait plutôt des femmes intelligentes avec Cricri. Ben pas trop en fait. Mais bon, nous en même temps, c’est pas pour faire des débats qu’on drague, donc elles ont dit qu’on était des primaires, des rustres, et on était assez d’accord avec Cricri. Et pis, comme on a dit avec Cricri, si on avait une femme intelligente à la maison, ça ferait doublon. Ouais là, on en a pris plein la tête, comme quoi on était des prétentieux, qu’on s’prenait pour qui non mais oh, regarde-moi les ces deux-là, c’est qu’ça s’met vite en colère ces petites choses-là, elles se seraient presque moquées dis donc. Mais on s’est bien marrés. Et on a dit qu’on préférait les femmes qui rigolaient, que c’était notre seul critère, alors Isabelle était d’accord mais pas Corinne, qui a dit qu’on pouvait pas passer sa vie à rigoler non plus. Bon, on s’en doutait un peu avec Christophe, mais cons comme on est, c’était bien de nous le rappeler. Entre parenthèses, Isabelle, je l’aime bien, mais bon, elle est mariée.
Mais pas trop j’crois, juste un peu quoi.
Pour en revenir à mon histoire de QI, y’a des variations selon les classes aussi. Par exemple y’a des classes qui posent plein de questions, alors faut un peu réfléchir. Et y’en a d’autres, t’es vraiment pas emmerdé. Dans ces cas-là, je me règle sur 60, et je laisse filer, en roue libre.
J’ai beau jeu de disserter sur mes variations de QI, mais je ne te mentirai pas cher lecteur, il s’agit d’une diversion. Car ce matin, putain, en me pesant, je peux t’assurer que mon poids, lui, était désespérément stable.